Rencontre, soirée en tête à tête et nuit mouvementée [pv. Mia]

Alek sortit de chez lui tout excité à l'idée de rencontrer une jeune femme, mais surtout, il n'arrêtait pas de penser au fait de ne plus être seul. En effet, ces quelques heures de solitude totale sur l'île, avec rien d'autre à faire que de vider ses habits dans son armoire et de faire son lit, lui avaient complètement détruit le moral. Il ne rêvait plus que de parler à quelqu'un, et l'idée que ce soit une jeune femme lui plaisait beaucoup. Première rencontre, première conquête ?
Il sortit donc de chez lui en glissant son beeper dans une poche, au cas où il se perdrait, et ses clés dans l'autre, et se dirigea vers le centre-ville. Arrivé sur place, il découvrit les nombreux magasins et autres divertissements qui l'attendaient, et tout lui plût beaucoup, mais le silence était assourdissant et il se hâta vers le coiffeur, qu'il avait repéré au loin. En passant, il vit la discothèque dans laquelle il allait travailler, dès qu'il y aurait un peu plus de gens, et donc de clients, et se promit d'aller visiter les locaux d'ici peu.
Arrivé devant le salon de coiffure, il n'osa pas entrer mais, ne voyant pas de sonnette, attrapa son beeper pour prévenir Mia qu'il était là. Il l'avait à peine pris dans sa main que celle-ci faisait son apparition et lui ouvrait la porte.
Immédiatement, elle lui plût. C'était purement physique, mais ça avait toujours été ça chez lui avec les filles. Il lui lança donc son sourire ravageur et lança:

Salut, tu dois être Mia. Moi c'est Alek, enchanté de te connaître.

Et continua à sourire tout en entrant dans le salon encore vide de toute personnalisation, ce qui n'était pas vraiment accueillant, mais il savait que d'ici à quelques semaines, tout allait changer sur Quartelia, et il pensait déjà ne pas regretter son choix. Cette Mia était plutôt jolie, et il se sentait déjà entreprenant, lui prenant la taille tout en lui faisant la bise, et se rapprochant d'elle le plus possible.

Mia attendit une dizaine de minutes dans son appartement, se hâtant de vider ses valises et de faire son lit, pour pouvoir accueillir dignement cet Alek qui l'avait contactée. Très heureuse de faire déjà des connaissances, elle se recoiffa rapidement et descendit dans le salon, où elle vit qu'il attendait déjà devant, et lui ouvrit la porte. Il lui lança un sourire très chaleureux qui l'émoustilla tout entière, et elle lui rendit son sourire en pensant simplement:
*Ce mec est une bombe atomique !*
Voilà une pensée très constructive, mais c'est exactement ce qu'elle avait en tête en le voyant. Il avait vraiment un corps magnifique, et elle se prit à espérer que sa personnalité le soit aussi.
*Déjà deux minutes devant un mec et tu fantasmes. Génial, Mia. Allez, reprends-toi, fais-le entrer !*
Oui, Mia parlait souvent seule dans sa tête, et même à haute voix quand personne ne pouvait l'entendre. Une habitude qui lui restait de son enfance solitaire... Elle répondit donc:

Oui c'est bien moi, enchantée également. Allez, entre, on va monter chez moi.

Il se pencha pour lui faire la bise et quand sa main se posa sur sa taille, elle se sentit fondre de l'intérieur. Ce mec lui plaisait décidément beaucoup, et tandis qu'il restait très proche d'elle, elle ne tenta pas le moins du monde de le repousser. En pensant à l'appartement qui les attendait, elle ajouta:

Désolée d'avance pour l'appartement, mais comme tu le sais, j'arrive à peine, alors c'est encore tout vide et tout blanc, mais je changerais ça dès que possible. Je compte tout mettre à mon goût. Tu habites où, toi ?

Le tutoiement était venu naturellement, et ça n'en était que plus simple. Elle le précéda dans l'escalier et ouvrit la porte, avant de le laisser pénétrer dans son nouveau chez-elle. Puis elle entra à son tour et ferma la porte, et l'invita à aller s'asseoir sur le canapé, où elle s'assit également.

Alek suivit Mia dans les escaliers, puis entra dans son appartement et s'installa sur son canapé quand elle lui fit signe. Elle s'était excusée pour son appartement, et il lui répondit simplement:

Je crois qu'on est tous dans le même cas à l'arrivée. Enfin tous... C'est un bien grand mot ! Visiblement, on n'est que deux...

Et il rit brièvement. Puis il enchaîna:

J'habite à Domino, j'ai pris un petit appartement, un peu comme le tien, et il n'est pas bien décoré non plus, mais je compte également y remédier dès que possible, histoire de m'y sentir chez moi. Pour le moment, j'avais plus besoin de rencontrer des gens. Ces heures seul m'ont rendu fou !

Il rit à nouveau et la dévisagea. Puis, à son habitude, il fut direct:

Tu es vraiment très jolie, tu sais ? Oh, ne le prends pas mal. Je suis très franc, mais sincère. Certaines filles n'aiment pas les compliments, alors si c'est ton cas, prends-le juste comme un constat.

Et parce qu'il savait que c'était à lui de relancer la conversation dans ces moments-là (ses habitudes de gros dragueur expérimenté revenaient), il ajouta:

Alors comme ça tu es coiffeuse ? D'où te vient cette idée ? Tu coifferas les hommes aussi ?

Et il lui lança un nouveau sourire, avant de lui laisser la parole.

Alek avait l'air très à l'aise avec elle, malgré qu'ils soient techniquement de parfaits inconnus, et ce naturel fut contagieux. Mia se détendit et quand il rit, elle rit avec lui. Il habitait Domino, quel dommage, c'était plutôt loin. Quelle idée aussi d'habiter au centre-ville ! Enfin bon, pour le moment il était auprès d'elle, et elle n'avait qu'à le convaincre d'y rester...
Alors qu'elle ne s'y attendait pas, il la complimenta sur son physique, ce qui la désarma, car elle ne sut pas quoi répondre, mais heureusement pour elle, il passa rapidement à autre chose, et elle se contenta de sourire, en espérant qu'il n'entendait pas à quel point son coeur battait vite. Effectivement, quand on plaît à quelqu'un qui nous plaît, et qu'on le comprend, ça fait toujours quelque chose...
Il venait de lui parler de son métier de coiffeuse, c'était donc à elle de répondre, et elle essaya de ne pas trop bégayer:

Oui, je suis coiffeuse. J'avais suivi un stage, un été, et j'avais adoré, mais dans notre monde... Enfin je veux dire, dans le monde d'avant, ce n'était pas vraiment un métier qui laissait du temps et qui faisait gagner beaucoup d'argent. Mes parents voulaient mieux pour moi. Et moi je ne rêvais que de partir. Alors quand j'ai vu cette annonce, j'ai fait mes affaires, et je suis venue. Et comme ici, on a besoin de tout le monde, peu importe le métier, et bien je serai la coiffeuse de Quartelia. Et bien sûr que je coifferai les hommes ! Je serai enchantée de te coiffer, même si tes cheveux sont plutôt courts pour le moment... C'est quoi ton métier à toi ?

Tandis qu'elle parlait, elle en profitait pour le dévisager et le trouvait vraiment à son goût. Pourtant, elle n'était pas aussi à l'aise que lui, pas assez pour le lui avouer. Elle se contenta donc de lui rendre un sourire qu'elle espérait attirant, et attendit qu'il réponde.

Mia avait l'air plutôt réceptive à ses sourires et à ses compliments, et Alek décida de tenter quelque chose, quitte à le mettre plus tard sur le compte de la solitude de l'après-midi. Après être passé maître en art de la drague, il avait vite découvert que l'art des excuses était tout aussi important. Et s'il faisait un petit ami pitoyable, il était en revanche un ami très agréable, et il lui arrivait souvent de devenir celui de ses ex, quand celles-ci ne lui en voulaient pas trop. Avant tout, il fallait que la conversation soit bien engagée, que la nuit tombe un peu, et il passerait à l'action. Il jeta un discret coup d'oeil à son beeper: 18h. Il avait encore pas mal de temps devant lui, et il choisit de rester honnête, et de s'intéresser à cette fille qui avait l'air si douce...

C'est génial. C'est exactement l'esprit de Quartelia qui m'a plu, à moi aussi. J'aime faire la fête et profiter, mais je veux être utile. J'ai choisi d'être Barman à la boîte de nuit ici. Ce n'est certainement pas le métier le plus difficile, mais il en fallait bien un, et ce sera moi. Pour tout te dire, j'ai hésité avec DJ, mais il faut l'avouer, j'aurais été complètement nul, et en plus, ce qui m'intéresse, c'est de papoter avec les clients, et pour ça, Barman, c'est parfait !

Mia souriait et il se dit qu'il lui plaisait. Du coup, il se conforta dans l'idée qu'il tenterait quelque chose avec elle dès ce soir, et se rapprocha d'elle sur le canapé. Puis, il chercha un nouveau sujet de conversation. Toujours vite enchaîner, jamais laisser de blanc, faire rire, et c'est dans la poche pour une soirée réussie, qui ouvre souvent sur une nuit de rêve.

Tu as quel âge exactement ? Moi j'en ai 25. Je me demande si la majorité des gens qui viendront seront plutôt jeunes comme nous, ou s'il y aura des gens plus âgés. J'ai cru comprendre qu'on pouvait venir à partir de 16 ans, et qu'on était traité pareil, sauf que les mineurs vont au lycée et ont un quartier réservé. Si j'étais eux, je n'hésiterais pas !

Il avait très envie de lui prendre la main maintenant, de l'attirer contre lui, mais c'était vraiment très tôt, et si elle acceptait ses avances, elle pouvait réagir une heure plus tard, alors que s'il la séduisait complètement, elle serait à lui pour la nuit...

Mia l'écouta parler et trouva qu'il avait une belle voix grave, qui ne faisait qu'ajouter à son charme. Elle se demanda à quoi il pensait quand il la fixait, et aurait aimé déceler du désir dans ses yeux, mais elle n'en était pas sûre. Elle se demandait aussi si son désir à elle transparaissait, et se dit qu'il valait peut-être mieux ne pas passer pour une fille facile... Mais elle n'en était pas une. Elle avait simplement vécu beaucoup d'histoires d'un soir, profitant d'un désir commun pour passer une belle nuit, sans s'encombrer des engagements qui peuvent être dérangeants si l'autre n'est pas celui qu'il nous faut. Cette soirée ressemble en réalité à beaucoup de soirées déjà vécues, et le fait d'être seuls sur une île ajoute au romantisme, et lui donne envie d'aller aussi loin qu'il voudra bien l'emmener.

C'est aussi l'aspect social de mon métier qui m'a intéressée, alors je comprends. Barman, c'est sympa je trouve. Je viendrais boire un verre, le soir, parce qu'après tout, avec le peu de gens qu'il risque d'y avoir, je ne pense pas travailler tous les jours, et encore moins les matins ! A moi les grasses matinées !

Elle rit et sourit quand il lui dit son âge. 25 ans. Deux ans de plus. Parfait...

J'ai 23 ans, et je suis bien d'accord. Cette île est un rêve éveillé, et je ne comprends pas toutes les personnes qui choisissent de ne pas venir, mais tant mieux pour nous, on sera moins nombreux et plus heureux, sur ce petit paradis. Je pense qu'à 16 ans, si on se gère seul, on est assez mûr, et ça peut être vraiment sympa que des plus jeunes viennent. La plupart des gens plus âgés ont déjà une vie bien rangée, alors à mon avis, on sera plutôt des jeunes, et ça me va très bien !

Elle sentit soudain son corps se réchauffer. Le regard d'Alek n'était plus centré sur son visage, mais parcourait tout son corps, et il se rapprochait d'elle. Elle hésita entre lui sauter dessus (idée qui la fit rire intérieurement car ce n'était pas son genre, elle était plutôt passive, mais réceptive) ou prolonger ce jeu du chat et de la souris qu'ils semblaient avoir entamés. Elle se décida pour la deuxième option et lança:

Tu veux boire un truc ? Je crois qu'ils nous ont rempli les placards et le frigo. Dommage qu'on n'ait pas de minibar, mais il doit y en avoir un là où tu travailles... Enfin, je crois qu'on a un peu de Tequila, ça peut être sympa ! J'ai bien envie de fêter notre arrivée, et puisqu'on est que deux, autant le faire en tête à tête...

Elle lui fit un clin d'oeil et vit sa main approcher, alors elle l'esquiva pour se lever et se dirigea vers le frigo, qu'elle ouvrit.

Comme à chaque fois qu'il rencontrait une jolie fille, qui en plus avait de la conversation, Alek se dit qu'elle était parfaite. Guidé uniquement par son désir, il l'écouta lui parler de grasses matinées qu'il rêvait de passer avec elle (ce qui lui passerait sûrement bien vite, comme avec toutes les autres) et quand il vit qu'elle était à peine plus jeune que lui, il se dit que c'était l'écart d'âge parfait. Elle lui proposa ensuite à boire, parlant de fêter leur arrivée, et il se dit qu'un peu d'alcool pourrait effectivement les rapprocher, et permettre des excuses plus simples pour s'en débarrasser plus tard, donc il acquiesca. Il essaya de lui attraper la main, mais trop tard, elle s'esquiva, et alla ouvrir le frigo. Elle sortit une bouteille de Tequila, et il se leva pour attraper deux verres. Il lui prit la bouteille des mains et les servit, en disant:

T'as raison, il faut fêter ça. Le côté tête-à-tête ne me dérange pas du tout, je me sens parfaitement bien avec toi. Comme si on se connaissait depuis des années !

Il se rapprocha d'elle, trinqua en cognant doucement son verre contre le sien, et alors qu'elle allait boire, il la retint et dit:

Attends, c'est mieux comme ça.

Et il croisa leurs bras, puis ils burent en même temps. Instantanément, l'alcool les détendit plus encore, et ils se sourirent franchement. Il sentit qu'il avait un peu faim, alors qu'il n'était même pas 19h, mais il n'avait pas beaucoup mangé aujourd'hui, et se dit qu'il valait mieux proposer un repas, et conclure ensuite. Il continua à boire son verre, le finit, et se resservit, et voyant que Mia avait fait de même, il la resservit également. Puis il proposa:

Tu veux qu'on mange quelque chose ? On se sentira mieux. Je ne sais pas ce qu'ils nous ont donné, mais pas besoin de faire un repas étoilé, des pâtes iront très bien...

Et il but la moitié de son deuxième verre en la regardant droit dans les yeux.

Alors qu'elle sortait la bouteille du frigo, Alek s'en empara et en remplit deux verres qu'il venait de sortir du placard. Elle se rappela alors que tous les appartements étaient fait à peu près pareil, et qu'ils avaient été rangés de la même façon, et se promit d'ailleurs de personnaliser le sien au plus vite. Ils trinquèrent et Alek croisa leurs bras, ce qu'elle trouva très romantique. Elle finit rapidement son verre, et il la resservit, en buvant à moitié son deuxième. Elle pensait alors qu'il allait se passer quelque chose, la tension était on ne peut plus présente, et quand il lui proposa de manger des pâtes, elle se dit que peut-être, tout ça n'était que dans sa tête, et qu'il ne la trouvait pas si bien que ça. Mais ses compliments et son allusion au fait qu'ils se connaissaient depuis longtemps étaient plus que louches... Elle aussi avait cette impression, et ça ne faisait que faciliter leur rapprochement, pour cette première nuit sur l'île...

Moi aussi je me sens bien avec toi, tu sais. Et si tu as faim, je veux bien faire à manger. Je ne suis pas une grande cuisinière, mais je pense que je saurais nous faire un plat de spaghetti-bolognaise qui nous comblera jusqu'à demain. Qu'en dis-tu ?

Elle finit son deuxième verre, pensant que l'alcool l'aiderait à aller vers lui plus facilement, puisqu'elle venait officiellement de s'avouer qu'elle voulait passer la nuit avec lui, peu importe les conséquences. Après tout, ils auraient bu tous les deux, et elle n'aurait qu'à dire qu'elle s'était emportée, et que ça n'était pas dans ses habitudes... Oui vraiment, ça ne poserait pas de problèmes.

Quand Mia répondit qu'elle se sentait bien avec lui, il sut que c'était gagné d'avance. Une fille pas intéressée n'aurait pas réagi, alors qu'elle tentait de le provoquer. Décidément, cette fille lui plaisait bien, et l'idée de passer la nuit à ses côtés était agréable. Elle proposa de leur faire à manger, et s'il faillit répondre qu'il s'en chargeait car il n'était pas macho et pensait que les tâches devaient être partagées, il se retint au dernier moment, en se rappelant qu'il était à peine capable de se faire cuire un oeuf. Il sourit et dit:

Ce serait gentil, pour tout te dire, je suis une quiche en cuisine. Je t'aiderais bien, mais je risquerais de faire cramer toute l'île...

Il rit et elle rit avec lui, ce qui le poussa à relancer la conversation. Tout en parlant, il les resservit pour la troisième fois, finissant la bouteille.

Bon et sinon, comment tu la vois, ta vie ici ?

Quand il accepta, Mia sortit un paquet de spaghetti et commença à faire chauffer l'eau dans une casserole. Elle dénicha également une boîte de sauce bolognaise à mettre au micro-ondes, qu'elle posa à côté pour ne pas l'oublier. Visiblement, la cuisine n'était pas son fort, mais il était galant, et elle apprécié le geste. Quand il lui demande comment elle voyait sa vie ici, elle eut un bref instant de recul, réalisant subitement qu'ils ne se connaissaient pas, puis elle se dit que sa vie, c'était ici et maintenant, qu'ils étaient deux sur cette île, et qu'elle ne reviendrait plus en arrière, alors autant apprendre à se connaître au plus vite. Elle lui répondit donc:

Eh bien... Je ne sais pas trop. J'avais envie de changement, et je pense que je me plairais ici, d'ailleurs je m'y plais déjà, mais je n'ai pas de plan tout fait. Disons que je coifferai les gens quand ils le voudront, que je me ferai le plus d'amis possible et que je profiterai à fond de tout ce que nous offre, gratuitement, cette île, pour m'amuser. Plus tard, j'aimerais quand même fonder une famille, avec plusieurs enfants, mais ce n'est pas pour tout de suite, et je ne le ferai que quand je trouverais le conjoint et le père idéal. Et s'il ne vient pas, et bien je continuerais quand même à m'amuser !

Elle rit, et lui demanda la même chose, tout en mettant les spaghetti dans l'eau, et la sauce au micro-ondes.

Mia marqua un temps d'hésitation, et il se promit d'être plus prudent sur ses questions à l'avenir, même s'il vit qu'elle choisit finalement de s'ouvrir, ce qui voulait dire que ce n'était plus nécessaire. Tandis qu'elle lui parlait de ses désirs, elle préparait le repas, et il mit donc le couvert, autant pour lui plaire que par simple politesse, et s'installa sur une des deux chaises de l'appartement. Il eut à nouveau envie de Tequila, mais ne voulait pas non plus complètement être saoul, et prit donc une bouteille d'eau pour remplir leurs verres.
Mia voulait une famille. Ce mot faisait peur à Alek. Aucun engagement, c'était sa devise. Mais elle parlait de cela pour plus tard, et il sentit qu'elle ne tentait pas de lui faire comprendre quelque chose, comme d'autres filles avant elle qui, le rencontrant à peine, s'imaginaient déjà mariées avec lui. Elle vivait au jour le jour, un peu comme lui, en espérant quand même se stabiliser plus tard, ce qui était quand même normal... Cette fille lui plaisait beaucoup. Elle lui retourna ensuite la question et il improvisa:

Je ne sais pas trop non plus. Je vis au jour le jour. Je compte passer mes nuits en boîte, à servir ceux qui auront soif et à danser. Dormir le matin, et profiter des après-midi de libre pour me faire des amis, ou sortir avec ceux que j'aurais déjà. Je n'ai pas spécialement de but, si ce n'est d'être heureux, ce que je suis et compte bien rester...

Elle apporta les pâtes sur la table, mélangea la sauce avec et les servit, et ils commencèrent à manger. Il était un peu plus de 19h, la soirée avançait bien.

En fait, ce qui compte dans ma vie, ce sont mes amis. Il y a ceux avec lesquels on rigole, ceux avec qui on passe des soirées de fou, ceux avec qui on parle de tout et de rien et ceux avec qui on peut parler sérieusement quand on en a besoin. Les meilleurs sont ceux avec qui on peut faire tout ça, mais j'aime quand même en avoir toujours plus. Je ne suis pas quelqu'un de sérieux, de façon générale. Mais l'amitié, pour moi, c'est sacré.
Enfin bon, je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça...

Il finit rapidement son assiette, et voyant qu'elle n'en était qu'à la moitié, il se resservit un verre d'eau qu'il descendit d'un trait. Lien de cause à effet, il eut instantanément envie d'aller aux toilettes. Il décida d'attendre qu'elle ait fini de manger, et quand ce fut le cas, il s'excusa et y alla rapidement. Quand il revint, elle avait déjà tout débarrassé.

Il vivait un peu comme elle, mais elle remarqua qu'il ne parla pas d'amour ou de fonder une famille. Peut-être ne pouvait-il pas encore se l'imaginer. De toute façon, ça ne la concernait pas. Ils mangèrent pendant qu'il lui parlait de sa vision de l'amitié, et elle se dit que quoi qu'il arrive, elle voudrait l'avoir dans ses amis, ne serait-ce que pour passer des soirées comme celle-là. Il s'excusa ensuite et alla aux toilettes, pendant qu'elle débarrassait. Quand il revint, elle vit son regard sur la table et son sourire, et sourit également en sentant qu'il aurait voulu l'aider. Puis, alors qu'il revenait vers elle et qu'elle sentait que le moment était crucial, elle choisit à nouveau de le repousser et dit:

Désolée, faut que j'aille aux toilettes, moi aussi. On a trop bu !

Et elle rit à gorge déployée pour montrer qu'elle était un peu pompette, histoire de valider son excuse le lendemain si besoin. En revenant des toilettes, il l'attendait sur le canapé, mais se releva et vint vers elle. Elle savait déjà ce qui allait se passer, et en avait envie, mais ne voulait pas non plus s'offrir sur un plateau, et alla s'affaler sur le canapé, puis lui lança:

Combien de temps on sera seuls, tu penses ? Moi je parie que demain, ça sera déjà fini ! M'enfin, c'est peut-être mieux... Plus on est de fous, plus on rit !

Elle savait que relancer la conversation lui donnait un peu de répit, et voulait aussi vraiment apprendre à mieux le connaître. Et puis, ils savaient tous deux que l'issue de cette soirée était inéluctable. Elle voulait qu'il reste, il ne voulait pas partir, et ça n'était pas que pour dormir côte à côte...

Alors qu'il allait l'enlacer, et l'embrasser, elle se dégagea subtilement, et alla aux toilettes à son tour. Il ne pouvait bien sûr lui en vouloir, et il aimait bien jouer au chat et à la souris, mais il avait hâte de passer aux choses sérieuses, et son envie d'elle ne faisait que croître.
Quand elle revint, il se releva du canapé où il s'était installé, et se rapprocha à nouveau d'elle, mais elle tituba et s'affala sur le canapé à son tour. Elle était visiblement pompette, mais toujours consciente de ce qu'elle faisait. Elle relança la conversation, et il se demanda finalement si elle voulait la même chose que lui. Mais il était encore tôt, et ils avaient toute la nuit... Il répondit:

A mon avis aussi, demain quelqu'un viendra. Peut-être même plusieurs personnes, qui sait... Il faudra surveiller les beepers chaque jour, au cas où. J'ai aussi hâte qu'il y ait des gens, qu'on les rencontre, qu'on profite à fond de l'île. Mais pour le moment, il n'y a que toi et moi, et je n'ai pas envie que cette soirée finisse... Pour être honnête d'ailleurs, je n'ai pas envie de partir... Il fait nuit, et après la solitude de l'après-midi, j'ai besoin de chaleur humaine.

Il savait qu'il était plutôt explicite, et la regarda tout en parlant, prêt à dire qu'il dormirait sur le canapé, si elle se montrait réticente, mais elle ne l'était visiblement pas, elle voulait juste le faire languir, et il comprit à ce moment-là qu'elle savait très bien ce qu'il faisait depuis le début, et qu'ils jouaient au même jeu. Ça ne fit que l'exciter encore plus, et il se rapprocha d'elle, lui prit les mains et l'attira contre lui, puis la regarda dans les yeux, et lui laissa le choix.

Il fut apparemment surpris du fait qu'elle relance la conversation, ce qui signifiait qu'il attendait bien la même chose qu'elle. Il lui répondit malgré tout qu'il pensait qu'ils passaient leur seule nuit à deux sur l'île, et qu'il n'avait pas envie de la passer ailleurs...
Elle sourit et alors qu'il la prenait dans ses bras, elle le regarda, puis ferma les yeux, et ils échangèrent leur premier baiser. Ce fut très doux, et elle eut le temps de glisser un petit:

Mais je n'ai pas prévu que tu partes...

Avant de l'attirer dans sa chambre, de s'allonger sur son lit, et alors qu'il la rejoignait, de l'embrasser plus fougueusement encore, et à partir de là, tout s'accéléra. Leurs baisers devinrent plus longs, plus langoureux, leurs mains partirent à la découverte du corps de l'autre, leurs habits volèrent à travers la pièce, et les draps furent agités pendant une bonne partie de la nuit, avant qu'ils s'endorment, enlacés, comblés.

Alek passa une merveilleuse nuit auprès de la belle Mia, mais choisit, à son habitude, de ne pas trop s'attarder. Il consulta son beeper et constata qu'il y avait un nouvel habitant, un dénommé Logan, qu'il décida d'aller rencontrer dans la journée. Il embrassa Mia qui entrouvrit les yeux, lui fit signe de se rendormir, se rhabilla rapidement et lui écrivit un petit mot lui expliquant qu'il rentrait pour s'installer dans son appartement, et qu'elle pouvait passer quand elle voulait. Puis, il laissa le message en évidence sur la table, sortit de l'appartement sans faire de bruit, s'arrêta longuement devant son lieu de travail, la discothèque, mais n'osa pas entrer, et rentra finalement chez lui.